Le 26 avril dernier, se tenait la première course d’endurance 100% électrique sur le circuit Paul Ricard du Castellet. Son nom, AE3 pour Audi e-tron endurance experience tout en faisant un clin d’œil à l’Audi A2E auquel j’avais participé il y a quelques années. Pour cette compétition d’un nouveau genre, j’ai eu la chance d’être invité par Audi France à prendre le volant d’une Audi RS e-tron GT. Une expérience inoubliable car vous me lirez à la fin, je suis monté avec mes trois coéquipiers sur le podium d’un circuit légendaire. Je peux vous dire que ça vous envoie une bonne dose d’adrénaline.
Audi A3E, c’est quoi ?
Un circuit mythique, en l’occurrence celui du Paul Ricard. 21 voitures avec chacune son équipage de 4 pilotes, parmi lesquels des clients Audi, des journalistes des VIPS et 1 team manager par équipage. L’objectif : Couvrir le maximum de tours de circuit durant 3 heures avec une seule charge. Autant vous dire que ce format était nouveau pour l’ensemble des invités, créant ainsi un équilibre presque parfait au niveau des chances de réussite sur ces A3E.
Gare TGV Aix en Provence, tout le monde descend !
Enfin les participants uniquement. Un grosse majorité de participants se retrouvent dans la même rame de train au départ de Paris. Les discussions autour de cet événement qui s’annonce mémorable. 3 heures après, j’arrive sur le parking de la gare et mon équipage m’attend. Une belle Audi SQ8 toute noire est mise à notre disposition. L’équipe se regroupe, plonge dans le SUV sportif et nous prenons la route en direction du Castellet. À l’intérieur je me trouve avec Paul-Emile écrivant pour ABC Moteur, Walid roulant pour Motor Legend et Tim créant pour Top Gear France. On fait gentiment connaissance durant l’heure de route nous séparant du circuit. Dès notre arrivée, nous sommes invités à remplir quelques papiers, autorisation, remise de certificat médical et c’est l’heure d’enfiler une belle combinaison Audi Sport.
Notre Audi RS e-tron GT numéro 9
Le dispositif était impressionnant. Chaque équipage est regroupé dans un paddock où se tenait la voiture mise à disposition, les casques, les gants, vestiaires et j’en oublie certainement. Tout est réuni pour une immersion totale dans le monde de la course. Aurélien, notre team manager, s’avance vers nous et se présente. Il sera notre coach pour toute la durée de l’évènement. Son rôle, nous apprendre, nous conseiller et accessoirement de nous faire gagner. Notre équipage découvre l’Audi RS e-tron GT numéro 9 dans un beau gris argent fleuret. Cette dernière est stickée pour l’occasion avec les médias que nous représentons et nos noms respectifs. Comme dans une vraie compétition, c’est impressionnant.
Directement mis dans le bain A3E
À peine les présentations faites avec Aurélien, que c’est déjà l’heure des essais de ces Audi A3E. Chaque pilote aura 3 séances individuelles de 20 minutes pour faire connaissance avec le circuit, la gestion de l’énergie et toutes les spécificités d’une telle course. Je vais vous spoiler direct, mais ça n’a rien à voir avec une course thermique. Ici, la vitesse maxi est de 135 km/h, les freinages longs, typés régénératifs et les virages sont pris très souvent à l’extérieur. Il faut de nouveau apprendre une nouvelle manière de piloter et c’est excitant.
Je fais mes deux premières séances, et je m’en tire bien. Surtout au niveau de la consommation où je suis l’économe de la bande. Je n’arrive pas encore à être régulier et à enchaîner les tours en 2 minutes 10. C’est le chrono ciblé pour parcourir les 3,8 kilomètres du circuit. Pourquoi ? Trop de nouveaux paramètres à prendre en compte. Une gestion de l’accélération qui doit se faire en un minimum de temps sans jamais dépasser les 50% de charge et les 135 km/h. Un passage dans les différents virages qui doit se faire à des vitesses précises et une fin de freinage qui doit se faire sur les pneus avec la trajectoire parfaite pour ne pas perdre d’élan. Bref, pour moi au début ça s’apparente plus à une course de mathématicien qu’à une course automobile.
Grâce aux conseils avisés d’Aurélien et sous ce soleil radieux, ma dernière séance est concluante. En effet, j’arrive à gérer l’ensemble des paramètres, les concurrents, à doubler et on commence à prendre du plaisir à enchaîner les tours proches de 2 min 10. On se prend au jeu.
La superpole de nuit
Pour déterminer la grille de départ du lendemain, Audi nous surprend encore. En effet, pour se retrouver en pôle position, il fallait sur deux tours lancés avoir une moyenne au tour le plus proche de 2 minutes 10 secondes. En résumé, il fallait être réglé comme une horloge. Pour notre team, c’est Paul Emile qui se charge de l’exercice et réalise une très belle 6ème place. Pour la petite histoire, sachez qu’un pilote qui réalise 2 minutes au premier tour et 2 minutes 20 secondes au second réalise l’exercice parfait ! Un moyen détourné de faire la pôle, mais tous les moyens sont bons. Pendant ce temps les autres participants profitaient d’un set de Bon Entendeur. Même pas le temps de profiter de tout ça qu’il fallait récupérer avant la grosse journée du lendemain.
Audi A3E : L’avant course
Le petit déjeuner est rapide, les combinaisons enfilées et nous sommes convoqués au briefing de course. Dernières instructions indispensables afin d’avoir un déroulé impeccable sur l’épreuve. Les paroles d’un Hugues de Chaunac, les encouragements d’un participant aux 24 heures du Mans en la personne de Dindo Capello et les instructions de Fred Rouvier sont très claires. Prenez du plaisir, faites attentions aux règles de sécurité, aux autres et tout se passera bien.
Deux minutes avant la fin du briefing, certains regards sont attirés par ce qu’il se passe à l’extérieur ! En effet, un bel orage est en train de s’abattre sur le circuit Paul Ricard. Une nouvelle surprise qui risque de changer la donne sur l’expérience de conduite. En effet, tout le monde se rapproche de son paddock respectif. Le pilote ayant réalisé la superpole doit débrancher la voiture, constater qu’elle affiche bien 100% de batterie, placer la voiture sur la grille et prendre le premier relais de 15 minutes. Paul Emile endosse cette responsabilité en plaçant notre Audi N°9 à la sixième place de la grille des Audi A3E.
La surprise
Audi France nous a réservé une pace-car d’exception pour cette édition des Audi A3E. L’Audi S1 Hoonitron du regretté Ken Block était sur le circuit du Castellet pour emmener les 21 voitures lors du tour de formation. J’en ai profité pour faire quelques photos durant la Grid Walk. D’ailleurs quelques chanceux ont eu l’occasion de faire des baptêmes de piste avec Dindo Capello et je peux vous dire qu’une belle quantité de pneus y sont passés. On s’ attardera sur ce modèle dans un article prochainement d’ailleurs.
La course AE3
Fin de Grid walk, l’équipe peaufine sa stratégie en souhaitant bonne chance à Paul Emile pour son premier relais. Pour le départ, une voiture part toutes les six secondes pour éviter les problèmes que vous pouvez imaginer. Les voitures s’élancent les unes après les autres et quelques secondes plus tard, les premières passent déjà devant.
Premier arrêt au stand, on nous communique les premières informations sur l’état de la piste. La configuration est totalement différente et les passages dans les virages sont 10 km/h moins rapides que la veille. Je regarde de nouveau le tracé, je mémorise plus ou moins ces nouveaux repères et c’est déjà l’heure pour moi d’enfiler mon casque.
Mon premier relais
Installation dans le cockpit, réglage de la position de conduite, un décompte des 2 minutes d’arrêt obligatoire plus tard et me voilà déjà sur la piste. En effet, les conditions sont totalement différentes de la veille. Sous cette pluie battante il faut être encore plus doux et soigné au niveau des trajectoires. Je suis parti à deux reprises en glissade dans le double droite du Beausset en rattrapant au mieux la voiture. Malheureusement, ces figures ne sont pas favorables à l’économie d’énergie. En effet, ça consomme de l’énergie ces aides à la conduite. Il faut faire très attention.
Les relais s’enchainent sans difficultés, c’est fluide et tout roule à merveille. Même s’il ne fallait pas trop faire attention au classement qui s’affichait devant nos yeux (régulation nécessaire en fin de course avec les départs différés) il semblerait que nous sommes très bien placés. D’ailleurs lorsque Walid me passe le volant de notre Audi RS e-tron GT, dans ma tête je suis en tête de course. Néanmoins il me reste uniquement 6% de batterie, ça va être chaud la fin de ces AE3.
Mode éco-conduite activé
Je repars des stands en faisant attention de ne pas dépasser les 45 km/h et me voilà de nouveau sur la piste. Premier constat, les vitesses ne sont plus les mêmes pour tout le monde car les batteries sont au plus bas. La mienne la première, puisque mes 6% annoncés au départ fondent comme neige au soleil. Certains roulent en mode « survie », je dois donc faire attention lors des dépassements. J’arrive trop rapidement à 0% d’autonomie. D’après les discours entendus la veille, il est possible de faire un tour de circuit complet dans ce cas. ça tombe bien, il me reste 1 tour et demi complet à faire pour ramener la voiture. 1/2 tour en course pour passer le drapeau à damiers et un tour complet pour ramener la voiture aux stands.
C’est pourquoi, je me mets alors en mode éco-conduite « extrême ». J’accélère uniquement dans les portions descendantes, j’utilise au maximum la fonction roue libre pour ne rien consommer quitte à me traîner à 30 km/h sur le dernier tour. Le mode propulsion s’allume, puis quelques mètres plus loin une tortue s’affiche en jaune sur mon écran et la tension est à son maximum. J’arrive néanmoins dans la voie des stands avec la satisfaction d’avoir ramené la voiture à bon port. Je vous laisse d’ailleurs la vidéo de ce dernier relais qui peut-être ennuyeuse à regarder, mais sachez que dans ma tête c’était le feu !
Seconde place des Audi A3E
Une belle satisfaction à l’annonce des résultats. Nous finissons sur la seconde marche du podium de cette première édition des Audi A3E. Dans ma tête, j’étais un grand pilote et quel shoot d’adrénaline d’être sur un podium d’un circuit de Formule 1. C’était comme à la télé, on vous donne de l’eau et une casquette dans un couloir juste avant le podium. On vous donne un trophée, vous serrez les mains des personnalités venus vous féliciter et vous êtes pris en photo de partout ! Il ne manquait rien et ça restera longtemps un super moment pour moi.
Retour d’expérience à froid sur ces Audi A3E
Un format à la hauteur de l’engagement de la marque Audi dans les courses d’endurance. Même si certains trouvent dommage de ne pas pouvoir exploiter la voiture à son maximum, je trouve globalement l’expérience géniale, ouvrant la porte à un autre type de compétition. C’est novateur, c’est immersif au possible et on voit les étoiles briller dans les yeux des participants. Moi je me suis piqué au jeu, j’ai adoré ça et j’encourage tout le monde à le faire. C’est différent, on prend beaucoup de plaisir et on apprend des choses.
Les remerciements
Merci évidemment à Audi France pour l’invitation à ce bel évènement sans oublier Oreca pour l’organisation.